Julian Assange, fondateur de WikiLeaks, n’est pas parvenu lundi à convaincre la justice britannique de reporter à nouveau l’examen de la demande d’extradition déposée à son encontre par les Etats-Unis.
Les audiences ont repris ce lundi à Londres après avoir été interrompues pendant plus de six mois par la pandémie due au nouveau coronavirus.
Âgé de 49 ans, le fondateur du WikiLeaks est visé par une procédure d’extradition vers les Etats-Unis qui lui reprochent d’avoir diffusé en 2010 sur son site des centaines de milliers de documents confidentiels, dont des rapports militaires sur l’Afghanistan et l’Irak ainsi que des notes diplomatiques.
Rasé de près et vêtu d’un costume lors de l’audience, Julian Assange a officiellement refusé d’être extradé, alors que le département américain de la Justice a déposé en juin une nouvelle demande aux motivations plus vastes englobant 18 délits présumés de piratage des réseaux informatiques des autorités américaines et d’espionnage.
Ses avocats ont réclamé un ajournement du procès jusqu’en janvier, pour avoir le temps d’examiner les nouvelles accusations américaines, mais le juge a rejeté cette demande.
Ses partisans considèrent Julian Assange comme un champion de la liberté d’expression ayant dénoncé les abus de pouvoir des Etats-Unis, tandis que ses détracteurs voient en lui un individu qui a exposé imprudemment des sources du renseignement.
Lors de la campagne présidentielle américaine de 2016, WikiLeaks a publié des documents volés au Comité national du Parti démocrate, portant préjudice à la candidate Hillary Clinton.
Julian Assange rejette cependant les accusations des enquêteurs américains selon lesquelles WikiLeaks aurait obtenu ces documents de pirates informatiques russes. La question ne fait pas partie de la procédure judiciaire.
Ses avocats soutiennent qu’en cas d’extradition, leur client ne bénéficiera pas d’un procès équitable aux Etats-Unis pour des raisons politiques. Ils redoutent aussi qu’il ne se suicide s’il était extradé aux Etats-Unis, où il risque, disent-ils, une peine de 175 ans de prison.
La procédure judiciaire contre Julian Assange fait partie de la “déclaration de guerre effective du président Donald Trump contre les lanceurs d’alerte et les journalistes”, ont-ils écrit dans le dossier judiciaire. “Il est un symbole évident de tout ce que Trump condamne, pour avoir exposé les crimes de guerre américains à l’attention du monde.”
Les débats sur la demande d’extradition de Julian Assange ont commencé en février puis ont été repoussés à deux reprises en raison de l’émergence de l’épidémie de coronavirus et du confinement qui a suivi.
INTER/RTR
Source : https://www.tap.info.tn/